Harvey au théâtre à Eze:
Je me suis battu contre la réalité tout ma vie, docteur. »
Elwood est un doux farfelu flanqué d’un ami imaginaire, un lapin blanc de plus de deux mètres qu’il appelle Harvey. Dans la maison des Simmons au confort feutré, la folie d’Elwood détraque la mécanique » huilée de la société bourgeoise et de ses habitudes. Direction l’asile, en passant par des labyrinthes de quiproquos et de rebondissements hilarants dans une fresque fantastique aux décors tombés du ciel ou surgis des coulisses. Pièce iconique de Broadway depuis sa création en 1944, Prix Pulitzer pour son autrice Mary Chase, Harvey tord les codes de la comédie, mêle la cruauté et le merveilleux enfantins dans une épopée humaniste, une ode cadencée à la différence.
Elwood P. Dowd a la fâcheuse tendance d’ embarrasser son entourage : il a un ami imaginaire, un lapin de presque deux mètres répondant au nom de Harvey. Sa fantaisie ruine la vie sociale de sa sœur, qui décide de l’emmener dans un hôpital psychiatrique. Mais c’est elle qui se retrouve provisoirement enfermée…
En 1944, lorsque Mary Chase écrit Harvey, c’est un triomphe. La journaliste et dramaturge américaine obtient le prestigieux prix Pulitzer. À Broadway, la pièce se joue pendant cinq ans sans interruption. Au cinéma, elle est immortalisée par l’interprétation de James Stewart. On l’adapte maintes fois pour la télévision. Aujourd’hui, tous les Anglo-Saxons connaissent la folle histoire d’Elwood et de son ami extraordinaire que les autres ne voient pas… En dépit de cet engouement, l’œuvre est restée à peu près inconnue en France.
Pourtant, c’est un drôle de conte, une farce désopilante et sombre, un voyage entre salon bourgeois et asile d’aliénés. « Qui est le fou ? » demandent tous les chats du Cheshire transformés en lapins… Pour le savoir, une seule question : avez-vous vu Harvey ?
Jocelyne Sigu et le Théâtre des 3 Corniches fait découvrir au public français cette comédie riche en quiproquos, loufoque et touchante, qui interroge en creux notre rapport à la norme. Avec une mise en scène efficace et des acteurs aussi dynamiques qu’attachants, la pièce entraine le spectateur » à tambour battant » dans cette analyse d’un microcosme qui découvre ses failles au gré d’une pratique d’un non-sens rcorrosif. Humour, fantaisie, liberté, farce et rebondissements, l’interprétation est maîtrisée sans coup férir. Un spectacle à ne pas manquer.
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