Un mouvement « la France Audacieuse » réellement novateur ?
Gros raout, le 10 octobre à Paris, pour le lancement officiel du mouvement « la France Audacieuse ». Une cinquantaine de journalistes présents mais, au bout du compte, très peu d’échos. De fait la création de ce nouveau mouvement avait déjà fuité à de nombreuses reprises quelques semaines auparavant au gré des scissions et sécessions nombreuses au sein des LR. Des » Constructifs » de Thierry Solère aux « Libres! » de Valérie Pécresse. Des initiatives multiples qui ne font qu’ ajouter de la confusion alors que, par ailleurs, le parti LR, dont sont issues ces mouvances, peine déjà à faire entendre sa voix.
De surcroît lors de la présentation de « La France Audacieuse » Christian Estrosi, n’a pas été en manque d’affirmations difficiles à contextualiser, compte tenu de leur caractère vague. La charte de ce mouvement serait de « faire entendre les territoires, en quelque sorte d’être un incubateur pour instaurer un dialogue entre citoyens et élus, un réseau d’idées et d’actions initié par un collectif de maires » . « La France Audacieuse, des valeurs qui rassemble dans les différences ».
Et Christian Estrosi d’ajouter: « C’est le moment du grand débat avec les concitoyens, de la lutte contre la pauvreté, contre la barbarie sourde et aveugle ». Sans oublier: « Nous sommes des hommes et des femmes qui avons fait un choix ». Et de rappeler qu’ « Ils occupent une place de premier plan pour la cohésion, l’économie, le sport, la culture, l’environnement, la mobilité ». Christian Estrosi veut un nouveau cadre de dialogue, il veut également se prononcer en amont sur la volonté des citoyens. Il se proclame « gaulliste, humaniste, ultime rempart face aux extrémistes ». Ses crédos: « pratiquer l’équité, la solidarité, être à l’écoute des citoyens ».
Tout cela n’est pas porteur d’un choc d’idées, d’autant plus que Christian Estrosi affirme de surcroît que » le maire est un personnage incontournable », et qu’il précise: « Je suis extrêmement proche de mes électeurs ». Or cette proximité justement pose question dans le contexte de Nice et de sa métropole. L’ un des revers n’ en est-il pas le problème d’un endettement dont l’ encours est passé de 380 millions en 2012 à plus de 500 millions d’euros en 2013.
La proximité de l’administration de l’équipe de Christian Estrosi avec ses administrés a donc un coût très important pour les niçois. En effet les opérations phares des mandatures ont augmenté de façon vertigineuse la part de dette rapportable à chaque habitant. Celle-ci se monte dorénavant, pour chaque niçois, à 2264 euros par le biais de la Métropole de Nice, en sus de l’endettement de la Ville de Nice qui est évalué à 1500 euros par habitant, soit à ce jour un total de 3764 euros, une somme à comparer aux 900 euros de 2004.
Il est certain que les propos tenus par Christian Estrosi, lors de cette conférence de presse donnée à Paris pour le lancement de son mouvement « La France Audacieuse », illustre parfaitement les préoccupations du Président de la Métropole et Maire de Nice. De fait il y déclara: « Nous voulons un bonus pour ceux qui ne font pas croître les charges de fonctionnement. Je ne suis pas en contradiction avec moi-même, j’illustre par mes actes. je suis un réformateur, pas un conservateur ».
Au vu des travaux engagés, n’y a-t-il pas un risque d’hypothéquer l’avenir financier des ville et métropole qu’il représente? Leur gestion révèle en effet une constante: la plupart des réalisations ne sont pas génératrices d’emplois. De plus, malgré les actions entreprises, les chiffres du chômage augmentent, et le dynamisme économique local ne présente pas non plus une courbe de progression en rapport avec les investissements engagés.
Dominique Grimardia
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