A Nice, le principe qui prévaut est celui selon lequel rien ne puisse porter ombrage à la politique mise en oeuvre par Christian Etrosi et son équipe. La  conférence de presse tenue par Patrick Allemand, Paul Cutuello et Christine Dorejo  le 3 novembre à Nice déroge pour le moins à la main mise sur les esprits, et  donne des informations sur les surcoûts liés au tramway de Nice.

L’ analyse des avenants signés en juillet et août fait en effet apparaître 40 millions de dépassement de travaux et 17 millions de dépassement pour les bureaux d’études. Même si ces  dépassements sont principalement liés à des événements « imprévisibles », il n’en demeure pas moins que le budget initial de 270 millions d’euros ne sera pas, selon toute vraisemblance, tenu.

De fait la  position de la Ville de Nice et de sa Métropole s’effrite doucement car, jusqu’à maintenant, l’une et l’autre déclaraient qu’aucun surcoût n’était envisageable, et qu’un strict respect des enveloppes financières prédominait.

Il est certain qu’il est difficile à ce jour d’évaluer de manière précise l’impact de ces surcoûts sur le dépassement du budget initial de ces travaux.  Une partie de  ceux-ci peut être effectivement incluse dans les provisions pour les imprévus qui sont d’usage fixées entre 5 et 10%, l’autre partie éventuellement incluse dans les prises en charge assumées par les assurances des bureaux d’études, dont la responsabilité peut aussi être éventuellement engagée. Mais il est certain qu’à terme, surcoût après surcoût, la Métropole de Nice sera amenée à augmenter son endettement, pour le seul et unique profit de la Ville de Nice.

Car l’endettement est le talon d’Achille de la politique municipale de Christian Estrosi, dont les positions politiques alambiquées ont tendance à masquer la réalité. Sa politique d’investissements tous azimuts semblent avoir plus pour objectif son maintien au pouvoir que la croissance économique.  Certes les projets permanents sont de nature à donner une image positive de la politique du maire auprès de ses administrés. Mais en quelques années l’ancien pilote de moto est peut-être en sur régime pour avoir quelque peu abusé de la manne que constituaient les possibilités d’endettement de la Métropole dont il est par ailleurs le président. Dorénavant l’endettement de la Métropole de Nice culmine autour de 1,3 milliard, et celui de la ville de Nice a un peu moins d’un demi milliard d’euros.

Mais le tramway n’est pas tout.  Il y faut aussi adjoindre les opérations de nature à engager les finances de la ville, comme celui pour le stade de Nice constitué autour d’un PPE. Et si l’ensemble de ces opérations ne représente pas une dette inscrite au passif de la ville, il est toutefois nécessaire de rappeler que les allégements de fiscalité locale durant toute la période de concession représente  un manque à gagner fiscal pour les générations futures.

Marc Barani